Pourquoi pensez-vous que l’avion est plus dangereux que la voiture alors que statistiquement c’est exactement l’inverse ? Pourquoi surestimons-nous la probabilité de gagner au loto après avoir entendu parler d'un gagnant récent ? La réponse tient en un concept simple : le biais de disponibilité.
Notre cerveau est un incroyable outil de prise de décision, mais il souffre parfois de raccourcis trompeurs. Parmi eux, le biais de disponibilité se distingue particulièrement. Bonne nouvelle cependant : une fois compris, ce biais peut même devenir votre allié.
Voyons ensemble ce qu’est précisément ce biais, comment il affecte nos décisions au quotidien, et surtout comment nous pouvons l’utiliser concrètement à notre avantage.
Comprendre le biais de disponibilité en quelques minutes
Pour faire simple, le biais de disponibilité, identifié par les psychologues Amos Tversky et Daniel Kahneman, consiste à surévaluer l’importance ou la fréquence de quelque chose simplement parce que nous en avons un souvenir récent, frappant, ou émotionnellement chargé.
Imaginez que vous entendiez parler de deux accidents d'avion dramatiques en quelques semaines. Ces informations tragiques restent imprimées dans votre mémoire : l’image marquante du drame, le récit émotionnel des survivants... Résultat ? Votre cerveau va estimer inconsciemment que l’avion est devenu particulièrement dangereux, même si les statistiques prouvent qu'il reste le moyen de transport le plus sûr. Pendant ce temps, les accidents de voiture — bien que significativement plus fréquents — passent inaperçus car ils restent rarement aussi impressionnants.
Le biais de disponibilité agit comme un zoom déformant : il amplifie ce que notre mémoire trouve facile à rappeler et éclipse les informations plus difficiles à retrouver ou peu spectaculaires.
Quand le biais de disponibilité oriente mal nos décisions
Notre cerveau utilise ce raccourci continuellement, et cela se répercute dans tous les domaines : professionnel, personnel, financier, ou managérial.
Prenez l’exemple du manager qui réalise une évaluation annuelle. S’il a vu récemment un collaborateur échouer sur un projet important, ou au contraire réussir brillamment dans une tâche clés, ce fait précis lui reviendra immédiatement en mémoire et risque de fausser son jugement global sur toute l’année. Il se peut alors qu’il surestime ou sous-estime fortement les capacités réelles de ce collaborateur en fonction de cette anecdote récente.
Autre exemple dans l’investissement : les investisseurs individuels ont souvent tendance à sur-réagir à des événements récents rendus très visibles médiatiquement, comme un crash soudain, l’annonce d’une crise financière ou la vente massive d’une action en particulier. Émus par ce souvenir très frais et très marquant, ils sont tentés d'agir de manière impulsive, sans intégrer dans leur analyse les données statistiques réelles, plus objectives mais moins accessibles immédiatement.
Dans chacun de ces cas, le biais de disponibilité fausse la réalité et nous pousse à adopter des comportements peu rationnels. Tant que nous ne les repérons pas, nos choix restent plongés dans ce brouillard mental.
Comment inverser la vapeur et faire du biais de disponibilité un atout
À ce stade, on pourrait facilement se décourager : comment contrer une tendance aussi solidement ancrée dans notre fonctionnement mental ? Voici la bonne nouvelle. Même si nous ne pouvons pas totalement supprimer ce biais, nous pouvons l’utiliser intelligemment à notre avantage. Voici trois idées très concrètes pour y arriver.
Rendre "disponibles" les informations clés
Puisque notre cerveau s’appuie sur ce qui lui vient vite en mémoire, rendons délibérément accessibles et mémorables les bonnes informations. Vous voulez renforcer une qualité particulière auprès de votre équipe ? Partagez régulièrement des exemples marquants d’histoires inspirantes liées à ce comportement. Valorisez ceux qui l'incarnent clairement. Ainsi, le cerveau de vos collaborateurs aura constamment à l’esprit un modèle clair de ce que vous encouragez.
Par exemple, si vous souhaitez encourager l’innovation, célébrez régulièrement devant votre équipe des cas concrets de créativité et de prises de risque fructueuses. Ainsi, lorsque chacun devra prendre une décision rapide, l’innovation lui sera accessible immédiatement comme modèle mental.
Identifier et « refroidir » vos émotions face à une décision difficile
Le biais de disponibilité tire sa force d’événements chargés émotionnellement. La clé est donc de maîtriser votre propre rapport aux émotions fortes qui vous envahissent. Une méthode simple : prenez quelques secondes ou minutes de recul quand une décision vous semble particulièrement urgente ou sensible. Posez-vous explicitement la question suivante : « Cette décision m’est-elle dictée par mon émotion récente ou par une réalité objective confirmée par plusieurs sources ? » Ce simple exercice vous aide à recalibrer votre jugement vers des critères plus objectifs.
Par exemple, si une négociation récente avec un client potentiel échoue brutalement, votre premier réflexe sera sans doute de réagir de manière crispée vis-à-vis des prochains prospects similaires. Prenez le temps de reconnaître votre émotion mais rappelez-vous immédiatement que ce cas exceptionnel ne reflète pas forcément la réalité globale.
Créez-vous activement des références positives en mémoire
Essayez activement d'alimenter votre mémoire avec des références mentales positives dans les domaines stratégiques pour vous : confiance en soi, prise de parole, gestion du temps… Fixez régulièrement dans votre esprit des exemples concrets où vous avez brillé ou progressé efficacement sur ces critères. Lorsque vous serez confronté à un événement similaire ensuite, votre cerveau utilisera en priorité ce réservoir positif d'expériences récemment activées. Vous serez donc naturellement plus serein, plus performant et positif dans votre action suivante.
Par exemple, avant une intervention importante en public, rappelez-vous activement et visualisez vos dernières réussites du même genre. Votre cerveau utilisera alors ces expériences accessibles immédiatement pour construire rapidement votre confiance.
Conclusion : de la contrainte à l'atout conscient
Notre intuition est précieuse mais elle n’est pas infaillible. Le biais de disponibilité, s’il n’est pas contrôlé, constitue un risque majeur : celui d’être victime des émotions du moment, des informations superficielles ou des souvenirs biaisés. Comprendre son fonctionnement est une première étape clé. Une fois maîtrisé, ce biais peut paradoxalement renforcer notre jugement rapide, notre confiance en soi et notre influence positive sur les autres, à condition de l’utiliser consciemment à notre avantage.
La prochaine fois que vous sentirez une idée trop marquante influencer vos choix, prenez quelques secondes de pause et retournez le biais à votre avantage : exploitez sciemment les souvenirs qui font de vous une personne plus compétente, positive, et informée.
Parce que finalement, c’est bien vous qui décidez de quel souvenir vous allez nourrir votre esprit.
Pour aller plus loin
Je vous invite à lire le livre Thinking, Fast and slow, de Daniel Kahneman (en version française : Système 1, système 2 : les deux vitesses de la pensée), dans lequel il développe le fonctionnement du système de pensée dont nous sommes tous dotés. Il y aborde notamment le biais de disponibilité.
Disponible chez tous vos libraires favoris !
La rédaction de Brained
Brained - Des idées pour les cerveaux assoiffés !
Cet article a été généré par l’IA, relu et retravaillé par un être humain.